L’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle recense à ce jour 1,6 millions d’articles scientifiques sur l’intelligence artificielle et plus de 340.000 dépôts de demande de brevet en rapport avec cette technologie.
La vision par ordinateur, qui comprend la reconnaissance d’images (composante essentielle des véhicules autonomes, notamment) est la plus populaire des applications de l’intelligence artificielle. Elle est mentionnée dans 49 % des brevets en rapport avec l’intelligence artificielle.
À lire aussi : Les demandes de brevet en intelligence artificielle explosent
Les grands groupes, tels que IBM avec 8290 inventions en intelligence artificielle, ont saisi l’importance de la protection de leurs actifs immatériels dès le début des années 80, en sécurisant leur marché et les marchés émergents induits par la découverte et l’évolution de l’intelligence artificielle.
La protection d’une innovation est trop souvent un automatisme de grands groupes industriels, qui certes, ont la possibilité financière de multiplier les dépôts de brevets. Mais pour YesMyPatent, la protection des inventions devrait être accessible à tous, aussi bien en termes de coûts, qu’en termes de qualité de travail et d’accessibilité de l’information.
Interview de Jason Attia, CEO de DefensIA
DefensIA, est une jeune start-up spécialisée dans le domaine de l’intelligence artificielle au service de la sécurité. Son CEO, Jason Attia, est un jeune entrepreneur tech ayant adopté une stratégie de propriété industrielle très tôt dans son projet d’entreprise.
YMP : Jason, pouvez-nous nous parler de votre innovation ?
Jason Attia : Le but de DefensIA est d’apporter une meilleur sécurité dans la ville en analysant le flux vidéo des caméras de la ville ou les caméras des particuliers placées à l’entrée d’établissements tel que les écoles, les salles de concerts, les établissements religieux, les bijouteries, les stations-services, les tabacs, les cinémas… et tout établissement fréquenté par un public qui peut être sujet à une attaque terroriste ou un braquage.
L’idée est que grâce à la camera placée à l’entrée de l’établissement, nous récupérons le flux vidéo à distance et l’analysons pour détecter s’il y a un individu armé ou cagoulé qui s’apprête à rentrer dans l’établissement.
Si l’algorithme a détecté la menace, un signal est envoyé à une serrure connecté que l’on aura placée préalablement sur la porte d’entrée de l’établissement afin de la verrouiller et empêcher l’individu mal attentionné d’entrer.
En parallèle, une alerte est envoyée au service de secours pour intercepter l’individu.
YMP : A quel moment avez-vous senti l’importance d’obtenir des conseils quant à votre stratégie de PI ?
Jason Attia : Je pense que si l’on croit véritablement en son projet il est important de pouvoir sécuriser son invention dans les plus bref délais. Pour ma part, cela a été fait dès que la partie technique a été finalisé.
Il est plus que nécessaire de ne pas se faire copier par les grandes entreprises qui travaillent dans notre domaine d’activité. Elles ont des moyens financiers bien plus importants qu’une jeune start-up comme DefensIA et beaucoup de ressources humaines qui peuvent réaliser notre invention dans un temps très limité. Il était donc impensable pour nous, de voir ruiner des mois, voire des années de travail et d’investissement en R&D.
Je compte réaliser me première levée de fonds dans les prochains mois. Et les premiers investisseurs que j’ai rencontrés m’avaient déjà dit qu’une start-up avec un concept novateur, mais qui n’a pas de brevet, est « comme un coquille vide » et qu’il était peu probable qu’ils investissent sans que ma stratégie de propriété industrielle soit déjà définie.
YMP : Pourquoi avez-vous décidé de faire une étude de brevetabilité puis de déposer une demande de brevet français ?
Jason Attia : L’étude de brevetabilité est nécessaire car elle permet de ne pas perdre de temps et d’argent à déposer un brevet qui ne sera pas recevable au près de l’INPI.
Dans le cas de DefensIA, nous avons une technologie avancée, mais il était important de vérifier qu’elle n’existait pas déjà quelque part dans le monde, ou qu’elle n’ait pas déjà été divulguée, ce qui aurait rendu notre brevet irrecevable. Nous voulions également vérifier que nous n’étions pas contrefacteur d’une technologie existante.
Notre étude de brevetabilité nous a permis d’être sûrs que l’invention était effectivement brevetable, avant de dépenser un plus gros budget dans la rédaction d’une demande de brevet.
Une fois que cette étude de brevetabilité réalisée avec notre cabinet de propriété industrielle nous est revenue positive, nous avons donc décidé de rapidement faire un dépôt de demande de brevet.
Mon étude de brevetabilité personnalisée
Par un conseil en propriété industrielle agréé INPI
YMP : Aujourd’hui avec le recul que vous avez de la procédure d’une demande de brevet, que conseillez-vous aux inventeurs indépendants ou start-up comme vous ?
Jason Attia : Je leur conseille de réunir un minimum de fonds leur permettant de protéger leur invention.
Si vous croyez en votre idée, que votre projet est susceptible d’être copié cela nécessite alors qu’il soit protégé rapidement. Les investisseurs sont attirés par les jeunes entreprises qui croient en leur produit, et qui sont capables de trouver les premiers fonds pour leur stratégie de PI, avant d’eux-mêmes y mettre des millions. N’hésitez pas à demander conseil à un cabinet de propriété industrielle qui pourra vous assister dans vos démarches stratégiques.
YMP : A quel stade en est votre start-up aujourd’hui ?
Jason Attia : Toute la partie technique est terminée, nous sommes en pleine phase de tests dans 3 établissements de la banlieue parisienne qui se révèlent être très prometteurs.
Nous avons passé aussi des partenariats avec des sociétés d’installation de caméras et de serrures, et le dépôt de brevet nous a aidé en ce sens que nous avons désormais une réelle légitimité sur le marché. On nous écoute différemment, on nous prend plus au sérieux.
Nous allons pouvoir commencer la phase de commercialisation d’ici quelques semaines, et nous nous sommes tournés vers YesMyPatent, le service digitalisé de notre cabinet de propriété industrielle, Touroude & Associates, pour la stratégie de valorisation et licence de notre produit.
Retrouvez toutes les informations sur DefensIA sur le site internet www.defensia.fr